L’autorité de régulation italienne envisage une mesure drastique pour combattre les violations du droit d’auteur : bannir les applications VPN des téléviseurs connectés. Cette décision soulève des interrogations sur la protection des données personnelles. Les experts alertent sur les risques pour la liberté numérique et la confidentialité des utilisateurs.
Une initiative anti-piratage radicale
L’AGCOM (Autorità per le Garanzie nelle Comunicazioni), l’autorité italienne de régulation des communications, fait sensation avec une proposition controversée : interdire les réseaux privés virtuels (VPN) sur les Smart TV. D’après TorrentFreak, l’AGCOM a déjà intimé à deux fabricants de téléviseurs connectés d’empêcher l’installation d’une application VPN spécifique. Cette action marque un tournant dans la lutte contre le piratage.
Les VPN cryptent les données et permettent une navigation anonyme. Ils établissent une connexion sécurisée entre les appareils et les réseaux via des canaux non sécurisés comme l’Internet public. Ces caractéristiques en font un outil précieux pour la protection de la vie privée. Néanmoins, les opérateurs de services de streaming illégaux exploitent aussi cette technologie pour dissimuler leurs activités, selon les détracteurs.
Massimiliano Capitanio, directeur de l’AGCOM, va jusqu’à considérer l’utilisation de VPN comme une preuve potentielle d’intention délictueuse dans les affaires de violation du droit d’auteur. Cette position est critiquée par les défenseurs de la vie privée, qui rappellent que les VPN ont de nombreuses utilisations légitimes. Ils sont notamment employés couramment dans les entreprises pour sécuriser les données sensibles ou accéder aux réseaux internes.
Piracy Shield (bouclier contre le piratage) : les défis de la lutte anti-piratage en Italie
Le débat sur les VPN s’inscrit dans une stratégie anti-piratage plus vaste en Italie. Le pays a mis en place le Piracy Shield, un système visant à bloquer les offres de streaming illégales. Cependant, son déploiement rencontre des difficultés : des surcharges techniques fréquentes surviennent, le système n’ayant pas été conçu pour gérer un grand nombre de blocages. S’ajoutent à cela l’absence de procédures claires pour lever les blocages et des retards dans le développement de la version 2.0 du Piracy Shield.
D’après TorrentFreak, le développement de Piracy Shield 2.0 n’a même pas débuté. Contrairement aux annonces initiales prévoyant une mise en service fin 2024, aucun fournisseur de logiciel n’a encore été choisi. Ces éléments soulèvent des questions sur l’efficacité et la viabilité des mesures anti-piratage italiennes.
Les défenseurs de la vie privée soulignent que les VPN offrent aux utilisateurs d’importantes protections, particulièrement à l’ère de la surveillance numérique généralisée. L’interdiction des VPN pourrait fragiliser la sécurité en ligne de nombreux utilisateurs. Il reste à voir si d’autres pays de l’UE emboîteront le pas à l’Italie. Le nouveau Digital Services Act (DSA) pourrait offrir d’autres moyens de contraindre les fournisseurs de VPN. Une réglementation européenne harmonisée pourrait apporter plus de clarté, mais risque aussi de limiter les libertés numériques.
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