La Commission européenne a dévoilé sa stratégie pour lutter contre l’IPTV pirate, mais elle déçoit les détenteurs de droits. En l’absence de nouvelle législation, les mesures proposées dans la « boîte à outils » reposent principalement sur la bonne volonté et la coopération entre les entreprises.
Commission européenne et lutte contre l’IPTV pirate
En octobre dernier, une vaste coalition de détenteurs de droits a demandé à la Commission européenne de mettre en place une nouvelle loi obligeant les intermédiaires à bloquer les flux pirates quelques minutes après réception d’une plainte.
En janvier 2023, la Commission européenne a lancé une enquête pour soutenir une proposition de mesures contre le piratage des événements sportifs en direct. Les recommandations de la « boîte à outils » ont déjà fuité et déçoivent les détenteurs de droits. Les nouvelles recommandations seront publiées officiellement début mai.
Euractiv révèle que les recommandations sont axées sur « la gestion efficace des demandes de suppression, les injonctions judiciaires dynamiques et la coopération volontaire ». Cependant, cela ne semble pas inspirer les détenteurs de droits déjà engagés dans ces actions. Un représentant anonyme de la Live Content Coalition dénonce des promesses vides et un manque d’action de la part de la Commission européenne.
Un besoin de plus de fermeté
Les recommandations de la Commission européenne demandent aux hébergeurs de coopérer avec les détenteurs de droits, notamment en s’appuyant sur des « indicateurs de confiance » pour supprimer rapidement les flux pirates. Mais cela soulève des questions intéressantes.
D’une part, une nouvelle législation tenterait probablement de responsabiliser davantage les hébergeurs pour les activités de leurs clients. D’autre part, on attend d’eux qu’ils coopèrent volontairement avec les détenteurs de droits et mettent en place des solutions techniques pour accélérer le processus de notification.
Dans un contexte purement commercial, cela pose la question des incitations. La loi actuelle protège les intermédiaires de la responsabilité, mais les détenteurs de droits souhaitent limiter ces protections. Il n’y a pas d’avantage commercial évident pour les prestataires de services à coopérer.
Les acteurs majeurs du marché du streaming pirate savent que les détenteurs de droits veulent freiner leur activité. Les fournisseurs d’infrastructure IPTV pirate sont choisis pour leur efficacité et leur résistance aux interruptions. Il est peu probable qu’ils coopèrent.
Coopération entre les services d’hébergement et les détenteurs de droits
La Commission européenne encourage les services intermédiaires, tels que les services d’hébergement Web, à collaborer avec les détenteurs de droits pour identifier et localiser les flux pirates et empêcher leur réapparition sur des sites miroirs. Obtenir ces informations nécessite généralement un processus juridique, et l’idée d’un partage volontaire entre les entreprises est surprenante.
Il sera intéressant de lire le texte officiel et de découvrir quels types de services d’hébergement la Commission européenne a en tête. De nombreux services en ligne ont la capacité d’identifier et de localiser les flux pirates. Cependant, la mise en œuvre d’un partage d’informations volontaire entre les entreprises pourrait soulever des problèmes de confidentialité et de concurrence, surtout si le texte final le suggère.
Quel avenir pour la lutte contre l’IPTV pirate en Europe ?
Face à la déception des détenteurs de droits, il semble que la lutte contre l’IPTV pirate en Europe doive encore franchir de nombreux obstacles. Les mesures proposées par la Commission européenne reposent sur la coopération volontaire entre les entreprises, ce qui pourrait ne pas être suffisant pour éradiquer efficacement le piratage.
Il est possible que les détenteurs de droits continuent de faire pression pour une législation plus stricte et des mesures plus efficaces. En attendant, la « boîte à outils » de la Commission européenne pourrait être un premier pas, même si elle ne répond pas pleinement aux attentes des acteurs concernés.
En résumé, la stratégie actuelle de la Commission européenne pour lutter contre l’IPTV pirate soulève des questions et des inquiétudes. Il reste à voir si les mesures proposées seront suffisantes pour freiner le piratage ou si une nouvelle législation sera nécessaire pour répondre aux attentes des détenteurs de droits.
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